Pensée à la manière d'un récit, l'exposition se construit de l'équilibre ténu existant entre documents réels et fiction, prenant pour point de départ les archives du mystérieux photographe suisse F. Adzemar. Ces archives fonctionnent comme un activateur d'imaginaire, invitant à une lecture quasi cinématographique des oeuvres de Daphné Le Sergent et Sylvie Bonnot.
Daphné Le Sergent, Ensemencer les nuages/Fuck the cloud (détail), 2016—Photographie-dessin, graphite dilué, mine de plomb, céramique, poésie sonore, 480 x 90 cm—courtesy Galerie Metropolis |
Revoir F. Adzemar
Franz ADZEMAR / Sylvie BONNOT / Daphné LE SERGENT
Commissariat : Agnès VIOLEAU
Avec la complicité de François Michaud, conservateur en chef du patrimoine
Au même titre qu’il est délicat de deviner la nature d’un objet d’après son ombre, les
plages sombres de l’image photographique sont comparables à des empreintes que
laisserait le monde en soi, écrivait Franz Adzemar. C’est en résonnance avec les
archives du photographe suisse oublié (1946 -) que se construit l’exposition conjointe
autour des travaux de Sylvie Bonnot et Daphné Le Sergent.
Lors d'une rencontre entre les deux artistes et Franz Adzemar à Berne en 2003, ce
dernier leur confie le manuscrit de son Histoire de la photographie. D'intonation
durassienne, le texte fait émerger une réflexion sur la photographie et sa plasticité, sur
la relation qu'elle entretient au pictural, au dessin et à la peinture, le tout à partir de
souvenirs et empreintes collectés par Adzemar en parcourant le monde.
Pensée à la manière d’un récit, l’exposition se construit dans un équilibre ténu entre
documents réels et fiction, entre historicité et fantasme. Les archives, présentées
accompagnées de cut ups textuels, fonctionnent comme autant d'indices ou activateurs
d’imaginaire. Elles nous invitent à une lecture en potentiel des oeuvres de Daphné Le
Sergent et Sylvie Bonnot, leur conférant une dimension quasi cinématographique. Il en
va ainsi de l’imagination du spectateur, qui ouvre les possibilités d’un dépassement des
frontières que sont les limites du cadre dans l'image.
Franz Adzemar, Der Maler, 1989 ?—Archives de l’artiste, courtesy FA |
Biographies :
Franz Adzemar
Franz Adzemar témoigne d'un vif intérêt pour le surréalisme et l'histoire soviétique,
l’invitant ainsi à parcourir le monde vers l'Est puis en Asie, ainsi qu’au gré de sa carrière
internationale dès les années 80 (Galerie Katrin Rabus, Brême ; Moore College of Art
and Design, Philadelphie ; Reykjavik Art Museum ; NCCA, Kaliningrad). Ami de Dieter Roth avec qui il partage cette nécessité compulsive de se déplacer, il déménage
plusieurs fois à partir de 1996, à Stockholm, Paris (où il rencontre François Michaud),
Berne, Hong-Kong et Varsovie, tout en menant une activité d’écriture dont il ne reste
aujourd’hui que quelques manuscrits fragmentés.
Né en 1946 à Stein am Rhein, on ne sait où il vit et travaille aujourd’hui.
Sylvie Bonnot, Grandes Celluloses VII & VIII, 2015 - 2016 Diptyque, dessins sur photographies, tirages barytés,125 x 250 cm Inishmor - St Léger, courtesy Sylvie Bonnot |
Sylvie Bonnot
Après un cursus à l’École Nationale des Beaux-Arts de Dijon et une année en tant que
Visiting Scholar à la Curtin University de Perth (Australie), Sylvie Bonnot élabore un
procédé photographique singulier qu'elle nomme Mue. Repéré au Salon de Montrouge
en 2013, son travail est actuellement visible dans Équilibre Instable, une exposition de
la Collection de Colette et Michel Poitevin au Carmel, à Libourne. Sylvie Bonnot a été
invitée dans différents centres d’arts (Centre d’art contemporain de l’Île de la Réunion ;
CACLB en Belgique ; Rooftops Studios à Berlin, Fremantle Art Center en Australie,
Parcours Saint-Germain 2015 et 2014). Elle prépare une exposition personnelle au
Musée de Mâcon en partenariat avec le Forum Vies Mobiles (SNCF), qui fera également
l’objet d’une publication monographique aux Éditions Jean-Michel Place.
Née en 1982 à Bourg en Bresse, elle vit et travaille à Saint Léger sous La Bussière.
www.sylviebonnot.com/
Daphné Le Sergent, Diagonale du temps, 2012 Photographie-dessin, tirage baryté, mine de plomb, 52 x 65 cm—courtesy Galerie Metropolis |
Daphné Le Sergent
Daphné Le Sergent est artiste et théoricienne. Au travers de dissociations dans l’image
(diptyques, césure son/image, différence de textures ou superposition de calques), son
travail cherche à rendre sensible la ligne mouvante de la schize et les divisions
intérieures engendrées par les conditions géopolitiques et économiques. Les
expositions collectives en 2016 auxquelles elle a participé sont : Annales de O-Sang,
Songwon Art Center, Séoul ; The 11th Gwanju Biennale Mega-Exhibition, Gwangju,
Corée du Sud ; Magiciens du ciel, Ville A des Arts, Paris ; Overflow, OU, Printemps de
l’Art Contemporain, Marseille ; Géographies mouvantes, Centre Bophana, Cambodge ;
Jusqu’à ce que rien n’arrive, Maison des Arts, Malakoff. Daphné Le Sergent est
représentée par la galerie Metropolis, Paris.
Née en 1975 à Séoul, elle vit et travaille à Paris.
www.daphnelesergent.com
Sylvie Bonnot, Lavis 021, 2015 Photographie, tirage baryté, 60 x 50 cm Cook - St Léger, courtesy Sylvie Bonnot |
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